L'État-Nation peut-il survivre
à la Société de l'Information ?




Ce texte est un mémoire de fin d'études de l'Institut d'Études Politiques de Grenoble établissement rattaché à l'Université Pierre Mendès-France de Grenoble (Grenoble 2).

Il a été réalisé dans le cadre du séminaire de Daniel Bougnoux, professeur à l'Université Stendhal de Grenoble (Grenoble 3) " L'information, les médias et la démocratie ", et fut soutenu en septembre 1998.

La version papier de ce mémoire est consultable au centre de documentation de l'IEP de Grenoble ainsi qu'à la bibliothèque de l'Institut de la Communication de l'Université Stendhal. Sa référence exacte étant :
Gaëtan Moreau, L'État-Nation peut-il survivre à la société de l'information ?, séminaire " L'information, les médias et la démocratie " dirigé par Daniel Bougnoux, 1998.

Le but de ce mémoire n'est pas de rendre compte avec précision de la structure de l'internet ou de ses modes de fonctionnement car ses structures évoluent sans cesse, mais d'essayer d'esquisser les nouveaux enjeux de pouvoir posés par les NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication). Ainsi, ce mémoire ne prend pas en compte la formation de l'ICANN comme organe régulateur de l'internet, formation intervenue après la rédaction de ce travail, mais n'est pas devenu obsolète pour autant.

Ce mémoire répond donc avant tout aux interrogations que l'on est en droit de se poser à propos de l'évolution de nos institutions de gouvernement et de pouvoir, reconnues comme légitimes, à l'heure où de nouveaux outils semblent les rendre de plus en plus impuissantes ou inefficaces.

Esquisser des nouvelles problématiques oblige parfois à certaines simplifications pour pouvoir faire ressortir ce qui nous paraît important. Ainsi, l'opposition pouvoir physique / pouvoir des signes est-elle ici simplifiée à l'extrême, non pour nier sa complexité et tous les travaux existants sur ce sujet, mais pour permettre de mieux révéler les ressemblances dans les processus de légitimation qui nous ont paru pertinentes.
On pourra objecter que ces simplifications pourraient être l'origine de ces ressemblances et donc des nouvelles problématiques que nous pensons avoir soulevées. Nous ne le pensons pas. Néanmoins il est clair que pour être plus convaincant, un approfondissement de cette question serait salutaire. Cependant, ce travail n'est pas une thèse de doctorat, mais un mémoire de second cycle universitaire.

La thèse avancée est donc que nous sommes dans un processus de changement de légitimité de gouvernement, tel qu'il y'en eut un au moment de l'affirmation de l'autorité royale contre l'autorité du pape au XIVe siècle, et que le discours sur la Société de l'Information est avant tout un discours cherchant à instituer une nouvelle légitimité de pouvoir dans l'optique d'installer de nouveaux acteurs dans l'exercice du pouvoir légitime en dernier ressort. Comme naguère les baillis du roi remplacèrent les clercs.
Cependant, ce discours peut servir nombre de nouveaux prétendants (y compris le "defender" : l'État), aussi le résultat est-il loin d'être défini.

Enfin, il n'est pas interdit de tirer des conséquences politiques de cette problématique. Mais tel n'a pas été notre propos. Néanmoins, nous ne pouvons pas croire que la République française (en ce qui nous concerne) est la fin de la civilisation, aussi nous avons essayé, autant que faire ce peut, de ne pas juger sur le bien ou le mal d'un tel processus. Cependant, nous ne cacherons pas que l'affirmation publique et revendiquée d'une action, quelle qu'elle soit, l'emporte largement dans notre estime à des agissements en catimini comme le fut le débat et la création de l'autorité de régulation de l'internet, l'ICANN.

Il faut signaler que la version disponible sur ce site est une version non-corrigée (mea culpa) comprenant pas mal de fautes d'orthographe et autres coquilles ainsi que moults tournures absconses voire carrément incompréhensibles. La version définitive, plus claire mais malheureusement pas totalement épargnée par le charabia, en format word 97 est téléchargeable (fichier .zip 283 Ko) ici

Pour conclure cette présentation, rappelons le mot d'Anatole France : " Ce que les hommes appellent civilisation, c'est l'état actuel des moeurs et ce qu'ils appellent barbarie, ce sont les états antérieurs. Les moeurs présentes, on les appellera barbares quand elles seront des moeurs passées. "

Tout commentaire, rectification, précision ou autre sont les bienvenus.

Gaetan Moreau

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